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Dans le championnat de France de handball féminin, David domine rarement Goliath. Mercredi 16 octobre, il faudrait un miracle pour que l’équipe de Plan-de-Cuques, petite commune aux alentours de Marseille, batte le Brest Bretagne Handball (BBH), champion de France en 2021 et deuxième des trois dernières saisons derrière Metz. Si elle se dispute à guichets fermés, la rencontre prend place dans le modeste complexe sportif des Ambrosis à Plan-de-Cuques (950 places).
Il en va ainsi en Ligue Butagaz Energie – le nom de la D1 féminine. Le contraste est saisissant entre les performances de l’équipe nationale, championne du monde et vice-championne olympique en titre, et la modestie de la compétition domestique, où la plupart des clubs restent sous statut associatif. Seuls les « gros » du championnat sont devenus des sociétés privées (Brest, Metz, Paris, Dijon, Toulon), ce qui implique notamment que leur activité est assujettie à la TVA.
La plupart des rencontres se disputent dans un relatif anonymat, loin de la passion qui entoure le football et le rugby. « C’est une compétition à deux vitesses. Pour pimenter les matchs, nous envisageons d’offrir un coup à boire à nos supporteurs lorsque nous gagnons par plus de quinze buts d’écart », annonce, tout à fait sérieusement, Gérard Le Saint, président du BBH, également propriétaire de l’équipe de football du Stade brestois (qui brille actuellement en Ligue des champions masculine). Le budget du club breton (8,65 millions d’euros pour la saison 2024-2025) est presque cinq fois supérieur à celui de son adversaire de mercredi.
Dans la France du handball féminin, le BBH fait figure d’exception. Son modèle économique repose sur un actionnaire puissant, le Réseau Le Saint, deuxième distributeur de produits frais en France, mais aussi sur cinq cents entreprises partenaires de la région. Les recettes de la billetterie rapportent 3,5 millions d’euros par an, notamment grâce aux dix espaces VIP que possède l’Arena de Brest, enceinte moderne de 4 200 places. Elles sont complétées par des subventions publiques, à hauteur de 6,7 % du budget. Comme dans d’autres sports, aucun club de D1 ne touche de droits télévisés, mais la chaîne BeIN Sports diffuse une affiche par journée, et la plupart des matchs du championnat sont visibles gratuitement sur l’application Handball TV de la Ligue.
« Nous sommes dans un cercle vicieux : la télévision s’intéresse peu au handball, ce qui ne donne pas envie au public de suivre le championnat », poursuit M. Le Saint, exhortant à s’inspirer du modèle du Top 14, au rugby. « Le budget minimal requis devrait passer de 1 à 2 millions d’euros, et le nombre d’équipes de quatorze à dix pour un meilleur spectacle. Et les subventions publiques ne devraient pas représenter plus de 10 à 15 % du budget d’un club. Ce n’est pas aux collectivités locales de financer le sport professionnel ! »
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